De par les caractéristiques de l’épilepsie idiopathique chez le chien, la mise à la reproduction d’un chien épileptique est déconseillée.
Reproduction et risque de transmission à la descendance
Il existe un certain nombre de prédispositions à l’épilepsie (cf. Quels sont les chiens concernés ?) : non seulement certaines races présentent une incidence élevée (prédisposition raciale) mais aussi certaines lignées (prédisposition familiale). Une origine génétique a été mise en évidence chez certaines races de chiens. Toutefois, les modes de transmission semblent variés et ne sont pas encore entièrement connus.
Tout ceci a, bien évidemment, des conséquences sur les choix de reproduction des animaux. En effet, un animal épileptique ou provenant d’une lignée atteinte d’épilepsie peut transmettre la maladie à sa descendance, avec une expression précoce des crises (quelques semaines après la naissance) lorsque les deux parents sont touchés. Au vu des risques encourus, il est donc préférable d’éviter la reproduction chez ces animaux et de les faire stériliser dès leur plus jeune âge. En outre, la stérilisation permet de faciliter la prise en charge de l’animal car les fluctuations hormonales, notamment des femelles non stérilisées lors de leurs chaleurs, favorisent le déclenchement de crises, alors plus fréquentes et intenses. Cette chirurgie de convenance, sous anesthésie, ne présente pas plus de risques pour un animal épileptique stabilisé que pour un animal non atteint, l’anesthésie étant adaptée à l’état de santé de l’animal.
Gestation : une situation risquée
La gestation d’une chienne souffrant d’épilepsie est une situation délicate à gérer et qu’il vaut mieux éviter.
En effet, la probabilité que la progéniture souffre également d’épilepsie est augmentée et les traitements antiépileptiques peuvent avoir des répercussions sur les fœtus. De par leur mode d’action, les antiépileptiques traversent la barrière placentaire et peuvent favoriser l’apparition de saignements hémorragiques chez les nouveaux-nés. L’administration de vitamine K chez la mère pendant les 10 jours précédant la mise bas peut aider à limiter cet effet.
Par ailleurs, les crises épileptiques de la mère présentent des risques importants pour les fœtus pouvant entraîner des séquelles, voire une mort prématurée, et ne sont pas sans risque pour la mère non plus.
Par conséquent, en cas de gravidité, il est recommandé de poursuivre le traitement, à une dose aussi faible que possible.
Enfin, les antiépileptiques sont excrétés en faible quantité dans le lait maternel et les effets sédatifs indésirables doivent être étroitement surveillés chez les chiots allaités. Le sevrage précoce est une possibilité à envisager. Si des symptômes de sédation, susceptibles d’interférer avec l’allaitement apparaissent chez les nouveau-nés, un allaitement artificiel devra être mis en place.
La gestation d’une chienne souffrant d’épilepsie est donc risquée à la fois pour la mère mais aussi pour sa progéniture. Stériliser précocement son animal est le meilleur moyen d’éviter ce genre de situation. D’autant plus que la stérilisation, comme vu précédemment, est conseillée pour obtenir un meilleur contrôle de l’épilepsie.
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