Les examens complémentaires

A l’issu de ces examens, le vétérinaire est souvent en mesure de dresser une liste d’hypothèses des causes les plus probables pour les manifestations épileptiformes ayant motivé la consultation. Il peut alors proposer si besoin au propriétaire des examens complémentaires qui permettront de confirmer ou d’écarter ses hypothèses. Le choix et l’ordre de réalisation de ces examens se fait normalement pour tester en premier les hypothèses les plus probables, mais il peut aussi être dicté par des critères de complexité technique, de disponibilité et de coût.

En l’absence de suspicion de cause sous-jacente (ensemble des examens normaux, suggérant que les crises correspondent à une épilepsie idiopathique), la démarche consiste idéalement à explorer une à une toutes les causes possibles d’épilepsie afin de les écarter, en commençant par les examens les plus simples techniquement et en continuant si nécessaire vers les plus complexes. En pratique, cette démarche est souvent difficile à mettre en oeuvre pour des raisons de faisabilité de certains examens et de coût élevé de ce diagnostic d’exclusion.

Examens sanguins

Les examens sanguins (formule sanguine et examen biochimique) sont simples de réalisation et permettent de rechercher des causes métaboliques de manifestations épileptiformes (hypoglycémie, insuffisance hépatique, hypocalcémie,…). Certaines causes de méningites infectieuses ou parasitaires (maladie de Carré, néosporose,…) peuvent être également mises en évidence à partir d’un prélèvement de sang.

Examen par prélèvement de liquide céphalo-rachidien

La ponction/prélèvement de liquide céphalo-rachidien (LCR) est une procédure plus technique, qui peut être intéressante pour la mise en évidence d’une inflammation du système nerveux central, de processus tumoraux, d’une infection bactérienne ou fongique, ou pour rechercher d’autres agents viraux ou parasitaires (néosporose)

Imagerie

Les techniques d’imagerie les plus récentes (scanner, IRM) sont les méthodes de choix pour rechercher des causes intracrâniennes macroscopiques de crises épileptiformes (malformations, tumeurs, accidents vasculaires,…), mais la disponibilité de ces techniques d’imagerie reste encore limitée.

Un chien sera considéré atteint d’épilepsie idiopathique si aucune anomalie n’est mise en évidence au cours de ces différents examens.

Apparté : Et l’électroencéphalogramme ?

En médecine humaine, l’électroencéphalogramme ou EEG, est la technique d’imagerie de référence pour mettre en évidence l’existence d’une épilepsie idiopathique chez un patient. Chez le chien, l’utilisation de cet outil se limite à la recherche et est très rare en pratique courante. En effet, les morphologies des têtes humaines et canines sont très différentes et compte tenu des nombreuses variations de morphologie et de taille entre les races, il est difficile de placer de manière précise et systématique les électrodes sur la tête d’un chien. De plus, le chien possède de puissants muscles temporaux masticateurs qui s’insèrent sur la voûte crânienne et atténuent les signaux électriques enregistrés par les électrodes placées à leur niveau. La réalisation de cet examen nécessite également une immobilité complète de l’animal, ce qui n’est pas réalisable sans anesthésie générale. Or les molécules anesthésiques modifient l’activité cérébrale, ce qui peut biaiser les résultats observés. (cf. Epilepsie animale vs épilepsie humaine)