Description du syndrome des crampes épileptoïdes
Également appelée maladie de Spike, le syndrome des crampes épileptoïdes est une affection du chien reconnue depuis peu comme une entité clinique à part entière. Caractérisée par des crises tétaniformes des membres, elle est à distinguer de l’épilepsie.
L’apparition des signes cliniques survient majoritairement entre 2 et 6 ans mais des cas ont également été recensés sur des chiots âgés de 4 mois.
L’expression clinique est variable en fonction des animaux. L’expression la plus caractéristique chez le chien est une difficulté à marcher associée à des tremblements modérés et à une dystonie (altération du tonus musculaire). Puis le chien tombe sur le côté, les 4 membres rigides en extension. Il lui est impossible de se relever.
D’autres chiens présenteront des signes plus modérés : une ataxie (perte de coordination de la démarche) conduisant à une démarche titubante associée à des tremblements musculaires, un léchage des babines et des étirements excessifs. Des crampes intestinales sont également rapportées. Elles sont à l’origine de douleurs abdominales et de borborygmes.
Quelle que soit leur expression, ces crises ne sont pas accompagnées d’une perte de conscience.
Les crises durent généralement quelques minutes à 30 minutes. Des vomissements et des diarrhées suite à la crise sont reportés chez 50 % des chiens.
En terme de fréquence, certains chiens pourront ne déclencher qu’une à deux crises au cours de leur vie tandis que d’autres pourront en faire plusieurs par jour.
Origine du syndrome des crampes épileptoïdes
L’origine du syndrome des crampes épileptoïdes n’est pas clairement établie. Néanmoins, plusieurs hypothèses sont avancées :
- Des crises convulsives partielles
- Un désordre métabolique
- Une affection des muscles altérant leur fonction et leur tonicité
- Une dysplasie micro-vasculaire hépatique : faible développement de vaisseaux sanguins du foie conduisant à une mauvaise fonction hépatique et à une accumulation de substances neurotoxiques. Cette hypothèse est de plus en plus réfutée.
Il existerait des facteurs favorisant l’apparition des crampes épileptoïdes, notamment certains aliments, un exercice trop intense, l’excitation, un évènement stressant. Une influence des changements de température et du climat est également rapportée, le syndrome semblant être plus présent chez les chiens vivant dans des climats plus froids.
Une transmission génétique suspectée
Le syndrome des crampes épileptoïdes serait transmis génétiquement. Il est particulièrement bien documenté chez le Border Terrier, qui est une race prédisposée. On estime que 5 à 15 % de ces chiens sont concernés par ce syndrome. Dans cette race, la transmission génétique s’effectuerait selon un mode autosomal récessif mais doit encore être confirmée.
Le syndrome est également étudié chez le Norwich Terrier, pour lequel une étude réalisée en 2015 en Grande Bretagne estimait que 13 % de ces chiens souffriraient du syndrome des crampes épileptoïdes.
Diagnostic du syndrome des crampes épileptoïdes
Comme pour l’épilepsie idiopathique, le diagnostic du syndrome des crampes épileptoïdes repose sur un diagnostic d’exclusion. Il doit être distingué de l’épilepsie, des atteintes du dos et d’affections gastro-intestinales. Il conviendrait de réaliser des analyses sanguines et urinaires complètes, un examen neurologique poussé incluant une IRM, ainsi qu’une radio et une endoscopie.
Traitement et prévention du syndrome des crampes épileptoïdes
Les chiens atteints du syndrome des crampes épileptoïdes ne répondront pas tous au même type de traitement. L’administration de myorelaxants sera bénéfique chez certains chiens mais inefficace sur d’autres. Dans 50 % des cas, un changement d’alimentation pour une ration pauvre en protéines ou de type hypoallergénique, voire sans gluten pour certains chiens, permet de réduire la fréquence des crises.
Compte tenu du caractère héréditaire de ce syndrome, les chiens appartenant à une lignée où ont été recensés des cas de syndrome des crampes épileptoïdes doivent être écartés de la reproduction, qu’ils aient eux-mêmes montré des signes cliniques ou non.