Vos questions sont très pertinentes et votre inquiétude est parfaitement justifiée. Effectivement le phénobarbital peut entraîner une réduction des taux sériques de la T4 totale ou de la T4 libre, sans que ceci n’indique nécessairement une hypothyroïdie. Un traitement de substitution de l’hormone thyroïdienne ne devra être instauré que si des signes cliniques de maladie sont constatés et malheureusement c’est ce qui est le cas chez votre Golden. Et là un dilemme se pose pour votre vétérinaire sur l’origine exacte de la baisse de la T4. Est ce le phénobarbital ou alors une hypothyroïdie véritable sur un chien de race prédisposée à cette affection endocrinienne?
La seule solution pour en avoir le cœur net est alors de stopper le phénobarbital qui pourtant fait son effet sur les crises d’épilepsie, et d’attendre de voir si la T4 remonte et les signes hypothyroïdie disparaissent. Il faut bien sur dans cet intervalle de temps proposer à votre animal, une solution pour éviter le retour des crises et c’est ce que votre vétérinaire a fait en vous proposant cette bithérapie. J’attire effectivement votre attention sur le fait qu’il ne faut pas stopper de façon abrupte le phénobarbital mais faire un sevrage palliatif sur plusieurs semaines pour éviter un effet rebond.
Le but de la dose de charge en bromure est de saturer les canaux ioniques neuronaux de façon rapide car malheureusement à dose normale cela peut prendre environ 2 mois ce qui peut être problématique sur un chien non stabilisé au niveau de son épilepsie.La dose de charge peut parfois si elle est employée avec du phénobarbital, engendré des effets indésirables plus important et donc une plus grande fatigue de l’animal.
Les connaissances scientifiques actuelles sur l’usage du lévétiracétam sur les animaux de compagnie sont moins importantes que pour le bromure et le phénobarbital et qui plus est, il ne dispose pas d’une AMM sur le chien (ni le chat). Mais son emploi en monothérapie ou en bithérapie est documenté, par contre son délai d’action global est estimé à 2 semaines et c’est surement ce laps de temps sans molécules efficaces dans le corps de votre animal que veut éviter votre praticien en pratiquant la dose de charge.
Pesez “le pour et le contre” avec votre vétérinaire et exposez lui vos craintes concernant votre animal, il saura surement vous comprendre et vous parviendrez ensemble à trouver la solution thérapeutique qui vous convienne le mieux dans cette situation quelque peu épineuse. Tout ira pour le mieux.