Chez l’animal comme chez l’homme, l’épilepsie et les crises épileptiformes sont parmi les motifs de consultation les plus fréquents en consultation spécialisée de neurologie. Les connaissances acquises sur l’épilepsie humaine ont servi de base à l’étude de l’épilepsie du chien et du chat. Cependant, si elles présentent des similitudes dans leurs expressions cliniques et leurs modalités de traitement, l’épilepsie humaine et l’épilepsie animale ont leurs particularités propres tant dans leur épidémiologie que dans leur approche clinique.
Epidémiologie de l’épilepsie animale et humaine
Prévalence
L’épilepsie humaine touche actuellement 50 millions de personnes environ dans le monde. La prévalence de cette maladie en France est comprise entre 0,6 et 0,7%.
Chez le chien, l’épilepsie concerne, selon les études, 0,5 à 5 % de la population canine. Chez le chat, une étude de 2008 estime qu’environ 2,1% d’entre eux présentent des épisodes convulsifs.
Âge d’apparition
Chez l’homme, l’épilepsie se déclare majoritairement soit avant l’âge d’un an, soit après 75 ans. Il est estimé que 75 % des personnes atteintes d’épilepsie font leurs premières crises avant l’âge de 18 ans.
L’épilepsie animale se déclare, dans la plupart des cas, entre 6 mois et 6 ans chez le chien. Les chats souffrant d’épilepsie font leurs premières crises majoritairement entre 3 et 5 ans ou après 8 ans.
Forme d’épilepsie
Il existe plusieurs formes d’épilepsie, se différenciant par leur origine et conditionnant l’âge d’apparition des crises (cf. D’où vient l’épilepsie canine ? et D’où vient l’épilepsie féline ?). La forme d’épilepsie majoritairement diagnostiquée chez l’homme et le chien est l’épilepsie idiopathique, pour laquelle aucune cause ne peut être identifiée. Chez le chat, l’épilepsie se manifeste le plus souvent à la suite d’une lésion cérébrale : on parle alors d’épilepsie structurelle ou intracrânienne.
Épilepsie animale : une démarche diagnostique différente
L’approche diagnostique de l’épilepsie humaine et de l’épilepsie animale est très différente car certains éléments de la démarche diagnostique sont difficiles voire impossibles à mettre en œuvre sur les animaux.
En effet, chez l’homme, le diagnostic de l’épilepsie idiopathique repose notamment sur un interrogatoire du patient et la réalisation d’un électro-encéphalogramme. Cet outil permet d’enregistrer l’activité électrique du cerveau et les résultats obtenus sur un patient atteint d’épilepsie idiopathique sont caractéristiques de la maladie. A l’heure actuelle, ce type d’examen est très difficile à mettre en œuvre chez l’animal. Cet appareil est très peu accessible en médecine vétérinaire et la réalisation de l’examen est très coûteuse. De plus son utilisation nécessite que le patient soit immobile, ce qui est très difficile à obtenir chez l’animal. Il peut être anesthésié mais cela peut fausser les résultats observés.
Ainsi, de par les outils diagnostiques disponibles en médecine humaine, et notamment la possibilité de réaliser un électro-encéphalogramme, le diagnostic de l’épilepsie idiopathique chez l’homme est un diagnostic de certitude. En revanche, le diagnostic de l’épilepsie idiopathique chez l’animal est un diagnostic d’exclusion (cf. La consultation du chien chez le vétérinaire, La consultation du chat chez le vétérinaire). On considèrera qu’un chien ou un chat est atteint d’épilepsie idiopathique si toutes les autres causes possibles pouvant expliquer l’apparition de crises épileptiformes chez l’animal ont été éliminées.
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