A la question : est-ce qu’on peut améliorer le contrôle de l’épilepsie de Lucky ? La réponse est OUI. Vous êtes au début de sa prise en charge. Il faut souvent du temps (plusieurs mois) avant de trouver le dosage en antiépileptique qui convient au chien. En effet, chaque animal est unique et la réponse au traitement est variable d’un individu à l’autre. C’est pourquoi en épilepsie, nous avançons ensemble dans le traitement : vétérinaire et propriétaire. Persévérance et patience sont les maîtres mots. Il ne faut pas craindre d’augmenter encore le traitement en prenant soin de vérifier que les doses sanguines restent dans la fourchette thérapeutique. A chaque ajustement de dose, vous pourrez voir apparaître ou réapparaître des effets indésirables : ils ne sont aucunement signe d’une toxicité et ils disparaissent en général au bout de quelques semaines. Nous pensons qu’il pourrait être intéressant que Lucky soit vu par un vétérinaire spécialiste en neurologie qui a l’habitude des cas difficiles en épilepsie.
Afin de limiter l’apparition des crises, il y a quelques petites précautions à prendre :dans le cas où un stimulus déclencheur ait été identifié, il convient bien sûr de l’éviter. Nous savons également que le stress est un facteur favorisant, il est donc recommandé d’offrir un cadre de vie calme et bienveillant à l’animal. Mais même avec toutes ces précautions, vous ne pourrez pas empêcher toutes les crises d’arriver. Pour mieux comprendre le déclenchement des crises, imaginons que le cerveau est un seau qui se remplit d’eau. Les odeurs, les divers stimuli du quotidien, les émotions, représentent les gouttes d’eau qui arrivent dans le seau. Le niveau de l’eau monte, mais dans un cerveau “normal”, il y a un robinet d’évacuation qui permet de ne jamais dépasser un niveau maximum, au-delà duquel l’eau déborderait. Il faut imaginer le cerveau d’un animal épileptique comme ce
même seau mais avec un robinet défectueux : l’eau monte plus vite qu’elle ne s’écoule… jusqu’à déborder : c’est la crise d’épilepsie. Le traitement va permettre d’installer un autre robinet d’évacuation mais il sera rarement aussi performant que celui sur un cerveau normal. Alors parfois, cela pourra de nouveau déborder. Selon l’animal, sa sensibilité, son « robinet » d’origine, etc. il existe de grandes variations de réponses au traitement. C’est pourquoi, il est à ajuster au cas par cas : il faut prendre le temps de trouver ce qui conviendra le mieux à l’animal. En conclusion, pour éviter la manifestation de crises d’épilepsie, il est primordial de bien donner le traitement (pour avoir un robinet d’évacuation fonctionnel) et conseillé de limiter le stress, émotions fortes, etc. (=« l’arrivée d’eau » dans le seau). Pour en savoir plus, nous vous conseillons de lire notre article : “vigilance et surveillance du déclenchement de crises“.